Alors que la FHF appelait la semaine dernière à un « plan Macron pour sauver l’hôpital », le Premier Ministre et la Ministre de la Santé ont présenté ce matin un plan de sauvetage qui va permettre à l’hôpital public de sortir la tête de l’eau.


Réaction de la FHF nationale

La FHF salue donc ces premières mesures qui répondent en grande partie aux enjeux immédiats qu’elle avait identifiés mais il faudra nécessairement aller plus loin pour préserver à plus long terme l’avenir d’un hôpital public garant du service public en matière de santé et répondant aux enjeux majeurs de démographie, de compétitivité et d’innovation.


Réaction de Thierry Gamond-Rius, 1er Vice-Président de la FHF Bretagne, suite à la publication du plan « investir pour l’hôpital » le 20 novembre dernier.

La santé est devenue le sujet de préoccupation prioritaire des Français. L’hôpital assume ses missions de service public pour tous les patients. Il est au cœur de notre pacte social, aujourd’hui fortement en danger. Il est porteur de valeurs et créateur de richesses. La communauté hospitalière est en permanence mobilisée pour faire vivre 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, un des piliers de notre République.

C’est en ces termes que le Conseil d’Administration de la Fédération Hospitalière de France a une nouvelle fois alerté les pouvoirs publics sur les tensions budgétaires, sociales et médicales auxquelles l’hôpital est confronté.

La FHF reconnaît la pertinence des démarches et mesures déjà engagées : augmentation des tarifs qui financent l’activité en début d’année 2019, travail sur une remise à plat des modalités de financement, mesures destinées aux services d’urgence, émergence d’un financement valorisant la Qualité, travail sur les modalités de prise en charge en ville et articulation avec l’hôpital par exemple.

Pour autant, l’urgence de la situation, après plus d’une décennie de sous-financement, nécessitait des actes forts dès 2020. A ce titre, la FHF a défini le 13 novembre dernier 4 axes prioritaires :

  • Une hausse significative de l’enveloppe financière dès 2020
  • Un choc d’attractivité pour les personnels médicaux et non médicaux à l’hôpital comme en EHPAD, visant à tenir compte des écarts de rémunération et de contrainte avec le secteur privé
  • Une relance des investissements après des années d’austérité
  • Des actions fortes sur la pertinence des actes, susceptibles de dégager des marges financières (une réduction de 1% permettrait de dégager par exemple une enveloppe de 2 milliards)

Les annonces de ce matin constituent un geste fort et se traduiront par une bouffée d’oxygène pour l’hôpital public.

1/ Des mesures destinées à renforcer l’attractivité de l’hôpital :

  • sur les métiers et territoires en tension (dispositifs de primes pour ceux qui s’engagent au sein de l’hôpital public, amélioration touchant le métier d’aide-soignant, particulièrement auprès des personnes âgées – le métier d’AS fait en effet l’objet d’une désaffection)
  • A destination des médecins (amélioration des primes liées à l’engagement au sein de l’hôpital, amélioration et simplification de l’entrée et du début de carrière, amélioration de la prime liée à l’exercice sur plusieurs sites)

2/ Des mesures destinées à conforter l’association du corps médical et paramédical à la gouvernance de l’hôpital, avec des formations au management et la revalorisation des fonctions de chefs de services, de pôle…

3/ Des mesures destinées à fluidifier le fonctionnement de l’hôpital : accélérer le développement des pratiques avancées, simplifier les outils de reporting aux organismes de tutelle, renforcer la lutte contre les dérives de l‘intérim médical (contrôles des comptables publics)

4/ Des mesures financières importantes :

  • Augmentation de l’ONDAM hospitalier dès 2020 et effort pluriannuel sur les tarifs qui financent l’activité (confirmant la hausse de cette année après une décennie de baisses annuelles) : double effet d’augmentation ET de visibilité, qui pourra être accru en cas de marges dégagées par un travail sur la pertinence.La pression budgétaire qui pèse sur les hôpitaux depuis plus de dix ans s’est souvent traduite par le choix de différer des investissements. Les deux mesures suivantes sont donc importantes :
  • Reprise d’un tiers de la dette hospitalière sur trois ans (10 milliards d’euros). Les investissements hospitaliers ont essentiellement été financés par l’emprunt, plutôt que par subventions. Ces emprunts, et les frais financiers qui leur sont liés, pèsent sur les dépenses annuelles de fonctionnement, la trésorerie et la capacité à investir pour l’avenir. La mesure est donc très importante.
  • Aides à l’investissement courant (150 ME pdt trois ans) : mêmes raisons.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Article du Télégramme