« Intérim médical : il faut moraliser les maîtres chanteurs de l’hôpital public »
Par Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France
Les Français sont de longue date attachés à leur hôpital public. Depuis mars 2020, ils ont plus que jamais conscience qu’il est leur bouclier sanitaire, alors que plus de 8 patients sur 10 hospitalisés pour COVID l’ont été à l’hôpital public. 24h sur 24, 7 jours sur 7, chacun peut y recevoir les soins dont il a besoin, sans distinction de revenus ou de situation sociale.
Pourtant, l’hôpital public est pris en otage par des sociétés d’intérim médical aux pratiques honteuses, qui menacent de le déstabiliser.
Les difficultés de recrutement médical à l’hôpital sont connues : 30% des postes de praticien hospitalier sont vacants, notamment dans les spécialités dites « à garde » : urgentistes, anesthésistes, obstétriciens, réanimateurs, pédiatres, cardiologues.
Dans ce contexte, les hôpitaux sont parfois contraints de recourir à des prestations d’intérim médical pour assurer cette continuité. Et trop souvent, par exemple, les sociétés d’intérim, non régulées, imposent des tarifs abusifs et contraires à la réglementation.