70 MILLIONS € DE DÉFICIT CUMULÉ POUR LES HÔPITAUX PUBLICS BRETONS

Lors de son Bureau qui s’est tenu le 28 novembre 2018 à Rennes, la FHF Bretagne a tiré la sonnette d’alarme pour alerter sur la dégradation de la situation financière
des établissements bretons.

Déjà, l’année dernière, la FHF Bretagne avait alerté sur un niveau de déficit record pour 2017. Cette situation ne s’est pas améliorée, bien au contraire.
Pour 2018, ce sont plus de 70 millions € de déficit cumulé qui sont prévus (1 milliard à 1,5 milliards prévus sur la France) soit une dégradation d’environ 20 millions €..

Cette forte dégradation de la situation financière de leurs structures est à mettre en lien avec un mode de financement qui a atteint ses limites et une alternative qui
peine à émerger :

• Une dynamique d’activité moindre par rapport aux prévisions et qui ne permet pas d’absorber une baisse des tarifs.
• Un système de tarification qui pénalise le développement des prises en charge en ambulatoire, particulièrement en médecine. Ce système
rémunère très mal la complexité de l’activité médicale et méconnaît l’alourdissement des prises en charge en hospitalisation conventionnelle
consécutive au développement de la médecine ambulatoire. Le passage au forfait par déclassement d’hôpitaux de jour alors que les moyens humains
nécessaires aux prises en charge ont été maintenus s’est traduit par une pénalisation financière supplémentaire.
• Une augmentation des dépenses de personnel non médical liée à l’application de mesures statutaires.
• Une augmentation des dépenses de personnel médical liées aux mesures nationales, à l’augmentation des dépenses d’intérim et à la nécessité
d’impulser ou d’accompagner la dynamique d’activité et l’augmentation de certaines files actives de patients.

Ces déficits qui s’annoncent encore plus importants qu’en 2017 viendront grossir encore les reports à nouveau déficitaires, pesant sur la trésorerie et la capacité des
établissements à investir pour s’adapter à l’évolution des modes de prise en charge.

Pour autant, la FHF rappelle que les établissements ont respecté l’ONDAM hospitalier.

Compte tenu de ces éléments, la FHF Bretagne demande instamment :

• Pour 2018, au niveau national, le versement de la totalité de la réserve prudentielle aux établissements publics de santé ; au niveau régional,
l’affectation du solde du FIR géré par l’ARS.
• Pour 2019, une augmentation à minima de 1% des tarifs hospitaliers, rendue possible au regard de la faible évolution d’activité. L’impact des
mesures nationales sur la masse salariale pour 2019 justifierait à lui seul une telle mesure.
• La mise en place d’une véritable régulation financière des dépenses de la médecine de ville
• La remise à plat de la réforme des transports inter-hospitaliers dont l’impact budgétaire sur les établissements hospitaliers n’a visiblement pas été
évaluée avant son lancement.
• Des mesures d’accompagnement pour la mise en œuvre de la réforme « Ma santé 2022 » à destination du secteur hospitalier et médico-social.
Les équipes hospitalières ne comprennent plus le sens de pressions budgétaires et de réorganisations incessantes dont les effets positifs sur la maîtrise des comptes
sont ruinés chaque année par de nouvelles baisses ou déclassements de tarifs.
La FHF Bretagne rappelle que ce transfert d’une partie des déficits de l’Assurance Maladie dans les comptes hospitaliers constitue une bombe à retardement qui fait
peser une menace importante sur l’avenir du service public hospitalier.

Malgré ces difficultés et ces demandes, la FHF Bretagne redit sa confiance dans la capacité des établissements à gérer au mieux leurs structures compte tenu de la
situation et à maintenir un égal accès à des soins de qualité aux habitants de la Bretagne.