La 3ème rencontre régionale des directeurs d’EHPAD autonomes et des directeurs adjoints en charge des personnes âgées des centres hospitaliers a eu lieu le 29 mai 2019 au Centre hospitalier de Pontivy.

Réunissant une trentaine de personnes, cette rencontre régionale avait vocation à faire le point sur les actualités médico-sociales mais également à partager les expériences sur des projets innovants ce qui fut le cas avec le retour de l’EHPAD « jardins du Castel » à Chateaugiron sur le développement durable ou encore sur l’étude régionale des SSIAD.

Au-delà, la discussion a surtout tourné autour du rapport Libault concernant le grand âge et l’autonomie et les propositions de la FHF.

Alors qu’en 2030, pour la première fois de l’histoire en France, les courbes démographiques se croiseront avec les plus de 65 ans qui seront plus nombreux que les moins de 20 ans, Dominique Libault, Président du Haut Conseil du financement de la protection sociale a remis à Agnès Buzyn son rapport sur le « grand-âge et l’autonomie ».

Il dresse un constat étayé et formule 175 propositions pour envisager une réforme ambitieuse.

Lors des échanges, les participants à la rencontre ont ainsi salué la prise de conscience de la nécessité de faire du grand âge un enjeu majeur pour l’avenir de notre pays. Aussi, au regard des 175 propositions du rapport et avant les arbitrages, la FHF a identifié les cinq engagements indispensables et prioritaires sur lesquels la future réforme devra reposer :

  • Engager un « changement de logiciel » de l’aide aux aînés. Il faut en effet construire une offre correspondant aux attentes des personnes âgées reposant prioritairement sur la prévention, le maintien des liens sociaux et le maintien de l’autonomie. Pour avancer vers cet objectif, il faut résolument décloisonner l’offre entre domicile, établissements sanitaires et médico-sociaux en donnant beaucoup plus de libertés aux acteurs du secteur pour faire évoluer leur réponse en fonctions des besoins et des spécificités de chaque territoire.
  • Engager une « révolution des métiers ». La loi Grand-âge et autonomie doit être l’occasion de développer de nouveaux métiers de la dépendance et de revaloriser de manière décisive les carrières des professionnels (revalorisations salariales progressives, refonte et renforcement de la formation initiale et continue, renforcement du plan qualité de vie au travail).
  • Engager le « renforcement des effectifs » : Un signal clair sur le renforcement des moyens humains dans les établissements comme dans les services est très fortement attendu par les professionnels mais aussi par l’ensemble de la population qui a pleinement conscience de la pénurie de moyens.
  • Engager un « bouclier hébergement » : Il faut plafonner le reste à charge aux ressources des personnes âgées : aujourd’hui le reste à charge dépasse de 300 à 500 euros par mois les ressources des personnes âgées. Demain, personne ne doit se voir facturer plus qu’il ne peut payer avec ses revenus.
  • Engager « un budget à la hauteur des enjeux ». Pour bâtir un socle solidaire pour l’autonomie, un budget de 10 milliards d’euros est nécessaire. Pour financer ces objectifs (reste à charge, développement et transformation de l’offre, renforcement des effectifs et attractivité des métiers) un consensus existe sur la nécessité de dégager à horizon 3/5 ans au moins 10 milliards d’euros de financement publics nouveaux. Le gouvernement a fait connaître sa volonté de ne pas augmenter les prélèvements obligatoires à ce titre. De ce fait, la FHF réclame que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour que les ressources aujourd’hui nécessaires au remboursement de la dette sociale (15 milliards d’euros) soient progressivement affectées au plan autonomie grand âge. En effet, l’extinction de la dette sociale à horizon 2024 devrait ainsi permettre de contribuer au financement d’une cinquième branche / risque de la Sécurité sociale que la FHF préconise de créer avec un socle public majoritaire, national, égalitaire et solidaire.